Les pinceaux et les crayons de Dominique Corbasson ne danseront plus sur le papier. Elle nous a quittés le mercredi 21 février 2018.
Ce que l'on remarquait tout de suite chez Dominique était qu'elle était en perpétuel mouvement, sautillant presque sur place. Toujours à l'affut, à la recherche d'une scène à croquer dans ses carnets, d'un nouveau panier en paille pour aller au marché, ou de beaux fruits et légumes au marché de Barbès.
Femme généreuse, drôle et dynamique, elle plaisait à tous ceux qu'elle rencontrait. Une belle personne au charme irrésistible et une artiste de grand talent qui connaissait les couleurs comme personne.
Curieuse du monde elle avait voyagé au Japon, à New York, en Angleterre, en Belgique, en Suisse pour des expositions ou pour des périples personnels, rapportant des sujets de dessins. Parfois même, comme Hergé, elle avait dessiné des pays sans les avoir visités. Ses dessins de Norvège en témoignent.
Elle explorait Paris à vélo pour aller retrouver ses filles, crayonner, acheter du papier, du tissu ou du saumon gravlax.
Elle se réjouissait à chaque fois qu’elle allait retrouver sa maison de Perros Guirec, s’y baigner et y déguster huitres, patates et petites tomates en famille ou avec les amis, et aussi y dessiner, y préparer ses prochaines expositions, inspirée sur place par les côtes rocheuses !
Quand elle restait tranquille sous un plaid écossais chez elle, elle aimait regarder les enquêtes du commissaire Barnaby ou revoir les épisodes des Saintes Chéries qu'elle avait déjà vus moult fois !
Navigant entre classique et moderne, elle aimait chiner, rapportant vaisselle, vêtements et sacs à main vintage des marchés aux puces où elle était allée avec ses copines ou ses filles !
Ce qui me charmait particulièrement dans ses dessins était, au milieu de ses scènes urbaines, ses galeries de personnages, de promeneurs dans la rue, des petites femmes, de petits bonshommes évoqués de quelques traits de pinceaux, qui lui ressemblaient. Outre ses peintures, elle pratiquait particulièrement ces dernières années le crayon de couleur et avait atteint un niveau de maitrise impressionnant en particulier pour faire des dessins grands formats, bluffant à l'occasion quelques artistes de la nouvelle génération.
Femme forte aussi qui s’est battue avec une énergie incroyable contre la maladie ces dernières années sans jamais arrêter de dessiner et peindre, soutenue toujours par son mari, ses filles, ses amis.
Elle laisse une œuvre remarquable, de beaux livres, de beaux souvenirs.
Une belle personne qui allait avoir 60 ans.
Tristesse, grande tristesse !
Basil Sedbuk